Nous avons rencontré Paul Hutchinson un photographe germano-irlandais de 28 ans dont le travail porte notamment sur la rénovation d’une station de métro.

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Paul, peux-tu te présenter ?

J’ai 28 ans, j’ai grandi à Berlin et y travaille désormais, avec plaisir – après une série de voyages. J’ai vécu un an en Espagne, quelques mois à New York, à Rio de Janeiro et en Amérique du Sud. Mais aussi en Inde et en Asie. J’ai fait mes études deux ans à Londres.

Quelles sont tes spécialités ?

Je n’en ai pas vraiment. En fait, tout dépend de ce que je veux exprimer. Récemment, j’ai pris des photos de papillons, avant l’intérieur d’une station de métro ; auparavant, je me suis intéressé au hip-hop en Inde (ce qui a donné un livre, mon premier, paru en 2015, B-Boys, Fly Girls & Horticulture).

c'est la joie et le bonheur

Peut-on vivre de la photographie ?

Evidemment, en vivre, c’est compliqué, mais j’ai de la chance actuellement – cela marche bien. Entre les contrats, les ventes dans les galeries et les petits jobs, comme assistant pour d’autres artistes, je m’en sors… Les prix et les bourses peuvent m’aider également, comme pour de nombreux autres jeunes artistes.

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Tu as travaillé sur le métro berlinois « Hermannstrasse« . Qu’est-ce qu’elle a de particulier, cette gare ?

L’environnement de la station est comparable à ce qu’on peut trouver à la gare du nord, à Paris. En un peu plus petit et en moins bondé. Il y a là une diversité culturelle et, en même temps, c’est assez sombre. En allemand, on parle de sozialer Brennpunkt (mot à mot, « une zone d’inflammation sociale », le terme renvoie à un quartier pauvre, où le chômage est élevé)… J’habite moi-même dans ce quartier. Je trouvais ça intéressant qu’on ait voulu représenter, à l’intérieur de la station de métro, une jungle. Ici, dans un lieu public et au sein d’un quartier multiculturel et difficile. Cela m’a semblé si absurde. Et cela m’a fait pensé au livre Tristes topiques de Levi-Strauss ou à Orientalisme d’Edward Said. Et de ce ressenti est né mon deuxième ouvrage Wildlife photography, en 2016.

jolie photo

Berlin est-elle une ville intéressante pour un photographe ?

Je viens de là et quand je pense à Berlin, je n’ai pas en tête des photos que je pourrais faire éventuellement, mais les personnes qui m’entourent, à la vie que j’ai menée ici. Bien sûr, cela a donné et cela donne des photos, qui reflètent ce que j’observe, remarque et ressens. La ville bouge, il s’y passe toujours quelque chose ; mais c’est partout pareil. Et souvent, on ne le remarque à peine…

Quelles sont les villes qui t’ont le plus impressionné ?

Toutes dans un sens. J’ai été surpris par Pékin, j’ai aimé et détesté à la fois Londres, j’ai été heureux à Rio de Janeiro, j’ai été le plus tranquille à Kyoto, je n’ai jamais compris Bengalore, en Inde, j’ai été très pauvre et me suis en même temps amusé à New York…

platique et papillons

Lire aussi : le portrait de Claudia Rosteing et Stefan Rappo, deux photographes passionnés par l’esthétique du corps.

Peux-tu me citer des photographes qui t’ont inspiré ?

Je  pense que j’aurais bien aimé dessiner ou peindre comme Egon Schiele, qui m’a touché. Ce n’est pas un photographe. En réalité, je ne regarde pas énormément de photos – la peinture est pour moi plus intéressante dans la mesure où elle est plus difficile à décoder. Après, si je dois en citer un, je choisirais le photographe Jochen Lempert, son oeuvre me plaît beaucoup. C’est intelligent, poétique et simple à la fois.

Philippe Lesaffre (photos Paul Hutchinson)


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