Édito

On a vu Les médias, le monde, et moi d’Anne-Sophie Novel. Et on a aimé ! Un docu qui pose la question qui fâche : comment renouer le dialogue entre les citoyens, submergés par l’actu, et les journalistes ?

Comment retrouver la confiance des lecteurs, qui nous boycottent, nous boudent, parfois l’œil rivé sur les réseaux sociaux ? Comment renouer le dialogue, si important entre les rédactions et les citoyens ? Et améliorer les relations qui sont parfois si tendues, comme on l’a vu lors des manifs des gilets jaunes ? Comment, enfin, attirer l’attention dans le flux ininterrompu d’informations, présentes sur tous les fronts, matin, midi, soir, et la nuit aussi ?

Anne-Sophie Novel cherche des réponses dans son documentaire Les médias, le monde et moi, réalisé avec le cofondateur de Far Ouest Florent Laval. Elle lance le débat en compagnie de journalistes français et étrangers. Dans son beau film, on croise notamment Eric Fottorino, le fondateur du 1, qui vient de lancer le très bel « objet » littéraire Zadig, Samuel Laurent des Décodeurs, Fabrice Arfi de Mediapart. Elle file en Grande-Bretagne pour rencontrer des responsables du Guardian, traverse l’Atlantique. Direction : Philadelphie, notamment. Et New York.

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Arrêtons de bavarder

Ils expérimentent, trouvent des solutions, innovent pour retrouver le contact avec les publics. Qui ne tentent rien n’a rien. Ils proposent aux lecteurs de voter pour les sujets qu’ils souhaitent que les journalistes traitent (Hello Nice Matin). Ils lancent des plateformes pour publier des enquêtes au long cours (coucou Disclose). Porter la plume dans la plaie et dénoncer. Ils mettent l’accent sur des initiatives à fort impact social, environnemental, se focalisent sur le positif, plutôt que sur ce qui va mal dans le but d’accompagner les citoyens en transition (Impact(s), etc). Parfois, ils insistent pour faire les deux, car « il n’y a pas à opposer les deux volets », souligne Élise Lucet lors du débat qui a suivi la projection, le 28 mars à l’Unesco, du documentaire.

Et la présentatrice de Cash Investigation de poursuivre : « Il faut qu’on se remette en question. Sans cesse. » Et retrouver le sens de notre métier, qui n’est pas de « bavarder » ou de « commenter », comme dirait Fabrice Arfi.

C’est juste, c’est vrai. Que faisons-nous ? On ne sait rien, on questionne, on tend le micro et on transmet, librement, sincèrement, humblement, humainement. « On montre ce que l’on ne voit pas forcément », ajoute le journaliste de Mediapart durant l’échange suivant la projection.

De notre côté, on raconte des histoires, celles de femmes et d’hommes dont on partage leur parcours, quel qu’il soit. Car on a estimé, au départ, qu’ils méritaient d’être su. Car ils inspirent, font écho aux enjeux de la société, loin de tout buzz « putaclic » (et, depuis janvier, on vous propose, en plus, des récits d’aventures dans la revue).

En tout cas, on vous recommande vivement de regarder le documentaire. La réalisatrice ne prétend pas avoir les solutions – si elles existaient, ça se saurait ! – mais elles poussent les journalistes à s’interroger, à se remettre en question. Encore et toujours. Et c’est déjà beaucoup. Bravo !

Pour voir le film et connaître les prochaines dates de projection.


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