Que faire pour que Le Zéphyr passe la seconde. L’un des cofondateurs a depuis un certain temps une idée bien définie, mais est-elle en adéquation avec la demande ?
Depuis un certain temps, l’un des cofondateurs du Zéphyr réfléchit à des pistes pour que notre média des aventures humaines passe à la vitesse supérieure. Un jour, il lâche :
« On pourrait proposer un magazine digital qui sera, peu ou prou, ce qu’on peut retrouver sur Calaméo (un pdf dynamique). C’est effectivement la logique éditoriale et graphique d’un magazine papier. Mais je ne parle pas d’un magazine papier. En clair, les gens pourront télécharger le magazine pour le lire sur tablette, pc, smartphone… et pourra le recevoir dans sa boîte mail… »
L’intérêt, pour lui ? Jeter un pont entre le web et le papier, imaginer un magazine en ligne dont on peut tourner les pages, créer un format hybride entre print et web qui peut sauver la presse, en offrant aux lecteurs le plaisir du papier et la simplicité du numérique.
It’s wonderfull, it’s marvelous... oui mais voilà : y en a qui ont essayé. Ils ont eu des problèmes.
– Car le magazine digital (hébergé sur Issuu ou InstantMagazine) est à la presse ce que le miniDisc fut à l’industrie musicale : une bonne idée née trop tard, explique l’un de nous.
Web et papier restent encore deux univers parallèles, mais il existe de beaux produits : jetez un coup d’œil au magazine publicitaire produit par… Volvo. On fait pareil ? Euh… En attendant de réaliser ce fantasme (mixer print et web, « scroll » sur les côtés, plutôt que de haut en bas etc.), nous avons préféré opté pour une méthode… plus classique.
L’offre et la demande
– Pourquoi m’abonnerais-je au magazine digital Le Zéphyr ? nous demande une personne proche à qui nous expliquions le projet. Je n’ai pas besoin de ce que me vend Le Zéphyr ! Ou plutôt : je peux le trouver gratuitement sur des dizaines de sites ! Et, pour le même prix, je peux m’acheter un magazine « réel »… et pas quelque chose de virtuel.
– Tu ne crois pas que l’on puisse créer un besoin de Zéphyr ? Comme avec une série télé : créer un rendez-vous régulier avec les lecteurs, qui à la longue, se dira : « Je vais m’abonner » ?
– Peut-être, mais n’oublie pas qu’on est habitué à ce que de nombreux contenus en ligne soient gratuits… Je te recommande plutôt de compléter ton offre en ligne par… une vraie revue papier.
Pour l’amour du mook
– Quoi de plus agréable que d’avoir en main une jolie revue ? demande Jérémy, en scalpant la mousse de sa Pils sans gluten et convaincu que Le Zéphyr doit faire sa mue et se diversifier.
Ce garçon, qui aime tant créer des canards, tente de nous convaincre d’éditer un mook autour d’un grand thème comme l’écologie, l’innovation, les réfugiés ou, encore, les questions sociales…
– Ça aura l’avantage d’éviter de créer une concurrence entre le site et la revue, poursuit Jérémy. L’un deviendrait la vitrine de l’autre, et vice et versa.
– Oui, mais le papier coûte cher, très cher… J’ai fait le calcul : il faut compter 2 000 € les 1 000 exemplaires pour une revue de 64 pages au papier A5 quadrichromie dos carré collé.
– C’est pourquoi je vous propose de fonctionner sur pré-commande, sourit-il. On ne se lance dans la fabrication qu’à partir du moment où les clients sont là.
Un magazine ? Oui mais quel magazine ?
Première question du jour : comment donner à nos lecteurs l’impression immédiate « qu’ici, ce n’est pas comme ailleurs » ? Rendez-vous au relais Hachette de la Gare Paris-Saint-Lazare.
Il y a dans ce kiosque de quoi étancher notre curiosité. Nous comprenons notamment que les acteurs du « slow journalisme » et de la « presse qualitative » ont un peu abandonné la photo en couverture, au profit du dessin ou du clipart (regardez plutôt ci-dessous). Et nous sautons aussi le pas. Nous penchons pour des visuels « revisités » » : du flat design ou des photos cartoonizées ou filtrées.
L’équipe prépare une revue dédiée aux aventures humaines. Un mag thématique pour partir à la rencontre de tous les artisans des possibles, des porteurs d’initiatives solidaires et durables, des esprits fertiles et des citoyens qui font bouger la société. 108 pages richement illustrées et documentées.
La revue est sorti début janvier 2019, avec deux premiers numéros.