Ici, on vous parle du bruit des corneilles qui intéresse un ornithologue pour une noble cause, du témoignage d’une militante de Sea Shepherd France et d’un potentiel « permis » de détruire le vivant voulu par certains au Sénat.
❤️Associations, collectivités, bibliothèques, entreprises, universités, établissements scolaires… Proposez les numéros du Zéphyr à vos équipes, aux jeunes, contactez-nous, nous pouvons imaginer des offres pour les pros !
✊ Beaucoup ont quitté le réseau social X ou cessé d’y communiquer, de nombreux médias (dont Le Zéphyr), des associations, des organisations, ok, bon… Mais maintenant on fait quoi ? « Ne serait-il pas temps d’en finir avec cette illusion qu’entretiennent les réseaux sociaux d’avoir une relation directe et privilégiée avec les citoyens ? » Lisez ce billet de Nicolas Bigards, coordinateur du collectif Le Moment.
Bonne lecture, prenez soin de vous.
Au sommaire de la newsletter du 14 février 2025
Bon à savoir Tromper les corneilles… grâce à leurs propres cris ? 🐥
Dans la bibliothèque/ Le Zéphyr n°19 « Tout est en train de brûler… » 🔥
En ligne, c’est chaud « On arrive à avoir de l’impact en se mobilisant » ✊
La lutte de la semaine Bientôt, un « permis » de détruire le vivant ? 👨🌾
C’est bon à savoir : au Jardin des Plantes, les corneilles reconnaissent l’ornithologue qui les bague et crient pour alerter les autres du danger imminent
Depuis plusieurs années, Frédéric Jiguet, du Muséum national d’Histoire naturelle, bague les corneilles noires du Jardin des Plantes à Paris, on en parlait dans le numéro consacré au silence des oiseaux (opus qui a cartonné). Son objectif est de les suivre, pour mieux comprendre leur comportement et leur mode de vie (et assurer une meilleure cohabitation entre humains et non-humains).
Effaroucher les corneilles
Or, quand l’ornithologue arrive avec son matériel, certaines corneilles « loquaces poussent des cris de mécontentement », rapporte-t-il. Des adultes ont fini par le reconnaître… « même de loin ». Alors elles préviennent les autres du danger imminent et sonnent l’alerte. Les oiseaux présents s’envolent aussitôt.
Frédéric Jiguet a commencé à enregistrer ces cris, ils sont « particulièrement hauts en fréquence, monotones, forts et appuyés« . Il veut « obtenir les meilleurs exemples (dans le but de) tester leur efficacité pour effaroucher les corneilles qui fréquentent les semis agricoles au printemps« .
Le scientifique s’interroge : « Si les cris des corneilles qui me dénoncent sont suffisamment génériques, ils feront peut-être déguerpir les corneilles, et peut-être même les corbeaux freux et les choucas, qui arrachent les semences et les semis dans les champs ? » Il a peut-être trouvé une piste pour les agriculteurs agacés de voir que des corvidés « piquent » les graines dans la terre. Affaire à suivre.
Pour l’heure, beaucoup de corneilles sont tuées chaque année. Les abattre ne sert à rien : si la ressource alimentaire est là, alors un oiseau viendra toujours…
Lire Le Zéphyr dédié au silence des oiseaux

Dans votre bibliothèque / Le Zéphyr n°19 : « Tout est en train de brûler »
Les feux ravagent la Patagonie argentine depuis décembre dernier…
Comment restaurer les massifs après le passage des flammes ? C’est la question qu’on pose dans Le Zéphyr n°19.
En ligne, c’est tout chaud : Ophélie, bénévole à Sea Shepherd France : « On arrive à avoir de l’impact quand on se mobilise ensemble »
Au cours d’une journée de sensibilisation sur l’océan, organisée au sein de la ressourcerie de l’association de l’école de la transition écologique et solidaire (étés) à Saint-Ouen-sur-Seine en Seine-Saint-Denis, Le Zéphyr est allé à la rencontre de bénévoles qui se battent pour les océans.
Pour le premier épisode, Ophélie Lebrun nous parle de son engagement à Sea Shepherd France et de la période de détention de Paul Watson, qui a été « très intense » pour l’organisation.
La lutte de la semaine : bientôt « un permis » de tuer les animaux ?
Au Sénat, certains veulent la mise en place d’un « permis de détruire la biodiversité« .
L’article 13, débattu dans le cadre du projet de loi d’orientation agricole, prévoit l’introduction d’une présomption de « non-intentionnalité » en cas d’atteinte aux espèces protégées ou à leurs habitats.
S’il était adopté définitivement, ce serait « une des pires régressions du droit de l’environnement des dernières années« , selon France Nature Environnement. Seules les atteintes « intentionnelles » ou consécutives à une « négligence grave » aux espèces protégées seraient passibles de poursuites pénales. Cela signifie qu’il faudra prouver que la destruction d’un habitat ou de populations animales a été volontaire et réfléchi pour condamner le contrevenant.
La pétition à signer
Or, c’est justement mission impossible ! La personne, qui aurait par exemple détruit un nid en rasant une haie ou pollué une rivière en utilisant un produit phytosanitaire, ne risquerait plus qu' »une sanction administrative d’une amende de 450 euros maximum ou un stage de citoyenneté ». Parce que, bien sûr, la personne pourra rétorquer qu’elle n’a pas fait exprès, n’a pas voulu tuer. Les défenseurs du texte (LR, Modem) veulent pouvoir défendre « la bonne foi » de ces personnes.
En tout cas, des associations s’insurgent contre ce recul, et une pétition a été lancée.
Bonus : PFAS, pile ou face
On arrête « les conneries » comme a dit Cyril Dion (France Inter), on vote l’interdiction des PFAS, ces polluants éternels présents partout (y compris dans l’eau potable) ? Les députés ont RDV le 20 février. La proposition de loi a été adoptée en commission. On y croit ! Mais ça va être chaud (LCP).
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