En 2020, l’Union internationale pour la conservation de la nature a déclaré éteinte une espèce de poisson-main de Tasmanie, qui n’avait plus été aperçue depuis le début du 19e siècle. En cause : l’activité humaine. Le Zéphyr lui a rendu hommage dans le magazine.

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Sympterichthys unipennis n’est plus. On pouvait trouver cette espèce de poisson-main, jadis dans les eaux peu profondes du sud-est de Tasmanie, bout de terre situé sous l’Australie. C’est ce que pense la communauté scientifique, qui ne dispose que de faibles informations à son sujet. Car ce poisson-main n’a pas été revu depuis sa… première collecte, réalisée en 1802 probablement dans le détroit du canal d’Entrecasteaux, par le zoologiste français François Péron, membre de l’équipe d’exploration scientifique du capitaine Nicolas Baudin.

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Dans une eau dont la température n’a cessé d’augmenter depuis plus d’un siècle (+2° dans cette région depuis 1900), ces petits poissons avaient sans doute un taux de reproduction assez faible. Ils avaient aussi du mal à se disperser. D’où leur extrême vulnérabilité.

La pêche et la pollution expliquent cette disparition

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Les chercheurs manquent de données, mais l’Union internationale pour la conservation de la nature estime que l’activité humaine a dû leur être fatale. Leur habitat a sûrement été détruit en raison de la pollution et de la (sur)pêche. Peut-être est-ce lié au dragage de pétoncles, qui a eu lieu entre la fin du 19e siècle et les années 60.

Sympterichthys unipennis, si fragile, faisait partie de la famille Brachionichthyidae, représentée par 14 espèces endémiques. Toutes ne sont pas éteintes, mais les individus sont peu nombreux et restent en grand danger. La pêche abîme ou détruit leurs habitats, sans compter la pollution liée à la navigation… / Frédéric Emmerich