Découvrez l’édito et le sommaire du Zéphyr n°15 Le silence des oiseaux en accès libre.

Tête en l’air… Depuis 2012, des milliers de personnes ont déjà participé à une opération de comptage d’oiseaux, organisée par la Ligue pour la protection des oiseaux et le Muséum national d’histoire naturelle. Deux fois par an, en janvier et en mai, les citoyens sont invités à recenser les moineaux, les pies ou encore les corneilles qui passent dans leur jardin ou qui se posent sur le balcon. Si au Royaume-Uni, les participants à ce type d’observation sont en moyenne près de trente fois plus nombreux, il n’en reste pas moins que l’action tend à plaire de plus en plus, à en croire la LPO. Les oiseaux ne sont pas honnis (vous l’avez ?).

les couvertures du Zéphyr

Tant mieux, en tout cas, car les données recueillis par les uns et les autres, en Hexagone, sont précieuses pour les naturalistes. Il s’agit, selon Bruno David, le président du Muséum national d’Histoire naturelle, “d’inventorier la nature pour mieux la connaître et contribuer à une  préservation durable de ce patrimoine commun”.

Le programme français de sciences participatives, lancé il y a onze ans, met en évidence un déclin général assez préoccupant des populations d’oiseaux. Les effectifs de 41 % des espèces observées dans les jardins au printemps ont ainsi diminué au cours de la dernière décennie”, a noté la LPO, en janvier 2023. Conséquence, selon certains gardiens de la nature : l’ambiance sonore de nos écrins de verdure, des forêts a tendance à s’appauvrir.

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Les oiseaux sont branchés

Mais, qui le remarque ? Qui s’en rend vraiment compte ? Vous en croisez souvent, des gens avec des jumelles lors de vos balades ? Plongés dans le train-train quotidien, au cœur du bruit et de la fureur urbaine, et même des campagnes, beaucoup zappent les rouges-gorges et les merles, les pinçons et les chardonnerets, les poules d’eau et les pics épeiches, et tous ces oiseaux migrateurs… Ils chantent et crient, au milieu des klaxons et du son des moteurs, parfois même plus fort que jadis. Or nous ne les entendons pas…

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Nous n’y prêtons pas attention, pourtant ils (nous) offrent des spectacles époustouflants et radieux, en ces heures parfois grisâtres. Message adressé par les protecteurs interrogés par Le Zéphyr. En clair, les oiseaux, ces femmes et ces hommes les trouvent branchés. Ces personnes observent, contemplent les volatiles, et apprennent des choses. Elles tentent de comprendre leur déplacement, leurs comportements.Voient, aussi, de quelle manière les oiseaux s’adaptent pour survivre. Parfois, les conditions sont difficiles, et il y a du plomb dans l’aile…  Il faut juste s’en apercevoir. Ralentissez, jetez un œil ! / Philippe Lesaffre

Au sommaire du Zéphyr n°15

Prologue/édito – « Cui-cuit » sur la branche

Les 6 infos qui ne vous sont pas parvenues

T’es qui toi ? La pie bavarde De mal en pie

Allain par Bougrain Dubourg – les mots d’un grand défenseur des oiseaux

SOS oiseaux en danger – En chute libre

La Terre abrite plus de 50 milliards d’oiseaux. Pourtant, rien qu’en Europe, moins de la moitié des espèces sont dans un état de “conservation favorable”. Depuis une trentaine d’années, les études témoignent d’un déclin préoccupant.

Le choix des corneilles

Depuis plusieurs années, Marie-Lan Taÿ-Pamart suit les corneilles noires de Paris. De nombreux couples ont élu domicile dans les parcs et les cimetières. Afin de comprendre comment ces volatiles à l’intelligence folle se déplacent, certaines ont été baguées par les équipes du Muséum national d’histoire naturelle, dans le Jardin des Plantes (Paris-corneille).  Le Zéphyr s’y est rendu, à la rencontre de la “Femme corneille”.

Antoine Rougeron, serial cocheur made in LPO

En 2013, Antoine Rougeron, chargé d’étude et éducateur à l’environnement à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO Bourgogne-Franche-Comté), a lancé, avec d’autres, le site des Cocheurs. Le principe : partir sur sur les traces d’espèces pour les observer de plus près, tant les nicheurs communs que les oiseaux migrateurs, qu’on trouve surtout sur le littoral, mais aussi à l’intérieur des terres. Parfois des volatiles incroyables qui viennent de très loin, et qui, désorientés, ont pu se retrouver par exemple en lisière forestière. Certaines tendent à disparaître. A vitesse grand V.

Bretagne : la citadelle des oiseaux marins

Pour ceux qui battent des ailes au large de Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor, il existe un sanctuaire. Depuis 1912, l’archipel des Sept-Îles, réserve ornithologique unique, accueille la plus grande communauté d’oiseaux marins de France métropolitaine. Sur place, entre plume et écume, la Ligue pour la protection des oiseaux, gardienne des lieux, veille à la pérennité de l’avifaune foisonnante qui repose encore sur un équilibre fragile.

Qui a tué les petits pingouins ailés ?

Des milliers de petits pingouins ont migré l’hiver dernier de manière inhabituelle tout le long du pourtour méditerranéen. Or des cadavres ont été repérés par des citoyens, notamment sur les plages du Var, des Pyrénées-Orientales, ainsi qu’en Italie. Les ornithologues s’inquiètent, les réseaux sociaux gazouillent, les vidéos se multiplient. Un serial killer anti-torda sévit-il dans les mers européennes ? Le Zéphyr mène l’enquête.

Bataille canadienne – justice pour les migrateurs en péril

Il existe en Colombie-Britannique d’immenses forêts ancestrales, composées en particulier de cèdres rouges millénaires et de thuyas géants convoités par l’industrie forestière. Des oiseaux migrateurs menacés de disparition s’y nichent, comme le guillemot marbré. Pour que le pays protège son habitat naturel, l’association Ecojustice a intenté une action en justice. Entretien exclusif avec Andhra Azevedo, avocate au sein d’Ecojustice.

Marc Namblard dans son monde

Marc Namblard tend l’oreille, il enregistre les sons de la nature sauvage, souvent dans son environnement le plus proche, dans les Vosges, mais pas seulement. Le Zéphyr l’a rencontré pour comprendre sa démarche, et son métier d’audio-naturaliste, peu commun. Lui alerte : « Les ambiances sonores tendent à s’appauvrir en Europe. »

Agatha Liévin-Bazin : “On est toujours surpris par l’intelligence des animaux”

Agatha Liévin-Bazin est vulgarisatrice scientifique et éthologue. Elle étudie les comportements des espèces et s’intéresse particulièrement aux liens sociaux entre animaux. En particulier dans son dernier album Que d’émotions ! (Milan, 2022), co-écrit avec Charlotte Duranton et illustré par Magali Attiogbé. “Les oiseaux vous forcent à un peu d’humilité.” Selon elle, il faut arriver collectivement à se reconnecter au vivant, aux espèces qui nous entourent. Des “colocataires”, comme elle dit, très utiles…

Reportage – La mère poule du Nord

Installée dans le département du Nord, l’association Les Ch’tites Cocottes & Cie sauve des gallinacés destinés à l’abattoir depuis 2018. À la tête du collectif, Nadège Pauwels vise à assurer, à ces poules pondeuses, dites de réforme, une seconde vie, via l’adoption.